Isabelle Blanchard : la marche du temps

D’une alchimie de tendresse et de mélancolie orchestrée dans une matière au caractère brut, cette artiste réussit à créer une oeuvre d’une grande légèreté.

Le contenu dépasse les apparences pour laisser entrevoir cette notion de passage propre à l’existence de l’être. Comme une parcelle de vie qui met en scène le cheminement de l’homme à travers sa propre histoire, courbant l’échine sous le souffle d’Éole ou s’interrogeant devant le halo de ces poussières d’étoiles qui vivent à des millions d’années lumières.

Isabelle Blanchard se plaît à traiter des thèmes riches de sensibilité, tels que la tendresse ou la rencontre qui lui permettent de mettre en scène, ces relations primordiales qui unissent une mère à son enfant mais aussi les personnages entre eux. Des signes d’un amour sans lequel l’homme, entre présent et avenir, entre réel et surréel, ne serait qu’un animal sans conscience. Ainsi le corps, l’esprit et le coeur s’unissent pour présenter ces citoyens du monde chers à l’artiste.

Cette notion de frontières se retrouve dans ses tableaux-sculptures qui varient en fonction de la lumière.

Des groupes de personnages résumés à des silhouettes ou les vestiges de la proue d’un navire s’avancent, hors de la compétition, en laissant leurs ombres se dessiner au premier plan d’une étoile.

Peinte ou sculptée, son oeuvre est une attention à la vie, à travers cette quête d’un monde meilleur qui pousse l’humanité soit à courber l’échine, soit à la redresser, pour avancer encore et toujours.

Ce sont ces instants dérobés à la marche du temps, qu’Isabelle Blanchard immortalise dans la matière, en privilégiant les émotions de gaieté ou de tristesse qui donnent à l’homme toute sa dimension.

Thierry SZNYTKA